La loi de fiances pour 2025 a fait apparaître un nouveau dispositif fiscal nommé : La Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR).
La fiscalité étant un domaine des plus compliqué, par le biais de cette rédaction nous allons tenter de décrypter ce mécanisme afin de permettre d’anticiper l’acompte à venir et se préparer au mieux pour l’année 2026.
Qu’est-ce que la CDHR ?
La Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR), instaurée par la loi de finances pour 2025, constitue un mécanisme fiscal exceptionnel destiné à garantir une imposition minimale de 20% sur le revenu fiscal de référence retraité des contribuables les plus aisés. Initialement prévue pour une application unique sur les revenus de l’année 2025, la CDHR prévoit d’être reconduite pour 2026 dans le cadre de la loi de finances pour 2026, avec un maintien des modalités techniques et un renforcement des contrôles. Concrètement, il semble que celui-ci restera en vigueur tant que le déficit public français excédera 3% du PIB…
La CDHR s’ajoute à la Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus (CEHR) en vigueur depuis 2011, et ces deux contributions sont cumulables.
Qui est concerné par la CDHR ?
La CDHR s’applique aux personnes domiciliées fiscalement en France dont le revenu fiscal de référence retraité (RFR retraité) dépasse les seuils suivants :
- 250 000 € pour une personne célibataire, veuve, séparée ou divorcée
- 500 000 € pour les couples mariés ou pacsés soumis à imposition commune
Le critère de domiciliation fiscale suit les règles définies par le Code général des impôts (CGI), incluant les résidents fiscaux français. En présence de revenus de source étrangère, des retraitements spécifiques sont appliqués pour éviter la double imposition.
De facto, ladite contribution s’applique principalement pour les contribuables ayant des revenus de capitaux mobiliers importants soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique, à l’instar des dividendes, et des revenus courants soumis au barème.
Comment est calculée la CDHR ?
Rassurez-vous, si le calcul de la CDHR ressemble parfois à une équation aussi limpide qu’un formulaire fiscal à 3 h du matin, nous allons nous astreindre à vous en donner les bases claires et utiles.
Le RFR retraité (ou « revenu de référence autonome ») constitue la base de calcul de la CDHR. Il diffère substantiellement du RFR classique utilisé pour la CEHR, car il fait l’objet de retraitements visant à exclure certains revenus exonérés ou bénéficiant d’abattements spécifiques. Parmi les retraitements, on retrouve notamment (liste non exhaustive) :
- Quote-part de plus-values mobilières bénéficiant de l’abattement pour départ à la retraite du chef d’entreprise (plafond de 500 000 €).
- Quote-part de dividendes bénéficiant d’un abattement de 40% en cas d’imposition au barème
- 75% des revenus exceptionnels (ce retraitement constitue le nerf de la guerre)
Exemple illustratif :
Monsieur, célibataire, perçoit en 2025 :
- 400 000 € de revenus professionnels au barème
- 600 000 € de plus-value bénéficiant de l’abattement retraite de 500 000 €.
- RFR « classique » (CEHR) : 400 000 + 600 000 = 1 000 000 €.
- RFR « retraité » (CDHR) : 400 000 + 600 000 − 500 000 = 500 000 €.
La CDHR est calculée sur 500 000 € et non sur 1 000 000 €, ce qui réduit la base soumise à la contribution et tend à rendre plus favorable le RFR « retraité » pour le contribuable.
À tire d’information, la formule complète de la CDHR est la suivante :
CDHR = (20% × RFR retraité) - IR retraité - CEHR
De cette formule, il faut avoir à l’esprit ce que l’on nomme le « forfait familial ». Il s’agit d’une réduction qui s’applique au moment de la détermination de l’IR « retraité » et vient impacter favorablement l’intéressé lors du calcul de la CDHR. Concrètement, les « réductions » fonctionnent ainsi :
- 12 500 € pour un couple marié ou pacsé soumis à une imposition commune
- +1500 € par personne à charge
À noter, si la différence est nulle ou négative, à l’issu de la formule évoquée, aucune CDHR n’est due.
Subséquemment, il existe un retraitement des crédits et des réductions d’impôt à réintégrer dans le calcul de l’IR « retraité » afin qu’ils ne conduisent artificiellement à une augmentation de la CDHR. Voici les différents dispositifs concernés (liste non exhaustive) :
- Réductions Pinel, De Normandie, Malraux, LocAvantages (investissements ≤ 31/12/2025)
- Réductions pour souscription au capital de PME (Madelin, FIP, FCPI, JEI, ESUS)
NB : Concernant les réductions Girardin une étude au cas par cas devra être réalisée, plus précisément le caractère direct ou indirect en schéma locatif.
Toutefois, des dispositifs ne sont pas à réintégrés tels que les crédits d’impôt pour emploi à domicile ou garde d’enfants ; les réductions d’impôts pour dons ; les versements d’épargne retraite au titre du revenu global (liste non exhaustive).
Focus sur le traitement spécifique des revenus exceptionnels
Les revenus exceptionnels sont des revenus qui ne reviennent pas chaque année et qui dépassent la moyenne des trois dernières années (par exemple une grosse prime ou une importante plus-value). De part ce caractère, ils bénéficient d’un traitement favorable :
- Seuls 25% du montant du revenu exceptionnel sont pris en compte dans le calcul du RFR retraité.
- Seulement 25% de l’imposition afférente entre dans le calcul de l’IR retraité.
- La CEHR liée au revenu exceptionnel est retenue pour 100% (pas de réduction).
Des décotes sont-elles possibles ?
Effectivement, dans le cadre de la CDHR une décote peut être retenue. Elle permet d’atténuer la charge fiscale pour les contribuables proche des seuils d’entrée, à savoir :
- Célibataires : RFR retraité entre 250 000 € et 330 000 €
- Couples : RFR retraité entre 500 000 € et 660 000 €
L’acompte de 95% : une étape clé
La CDHR donne lieu au versement d’un acompte obligatoire égal à 95 % de la contribution estimée, à payer en ligne entre le 1er et le 15 décembre 2025 dans l’espace particulier sur impots.gouv.fr.
Pour cela, le contribuable doit estimer son « RFR retraité » 2025 en tenant compte des revenus réellement perçus entre le 1er janvier et le 30 novembre, puis en ajoutant une estimation raisonnable des revenus du mois de décembre.
Un simulateur officiel permet de vérifier si la CDHR est due, d’en calculer le montant et de déterminer automatiquement l’acompte de 95 %, lequel sera régularisé lors de la déclaration de revenus au printemps 2026. Si l’acompte dépasse la contribution définitive, l’excédent est restitué à l’été 2026, ce qui crée néanmoins un effort de trésorerie temporaire pour le contribuable.
Les pénalités
Qui dit acompte dit ponctualité… car en cas de retard, l’administration fiscale, elle, ne manque jamais son rendez-vous avec les pénalités !
Si l’acompte de la CDHR n’est pas payé à temps, c’est-à-dire après le 15 décembre 2025, une majoration de 20% s’applique sur le montant de l’acompte attendu.
Il en va de même si l’acompte versé est trop faible. Lorsque celui-ci est inférieur de plus de 20% à ce qui était réellement dû, la pénalité de 20% s’applique sur la différence entre l’acompte attendu et celui effectivement versé. En revanche, si l’écart reste dans la limite des 20%, aucune majoration n’est appliquée… mais des intérêts de retard restent dus.
Les perspectives
La loi de finances pour 2026 reconduirait la CDHR pour les revenus 2026 avec les mêmes grands paramètres :
- Les seuils de RFR resteraient fixés à 250 000 € pour une personne seule ;
- 500 000 € pour un couple ;
Le mécanisme de RFR « retraité » serait maintenu, la compatibilité avec la CEHR serait préservée et un acompte de 95 % serait à nouveau exigible en décembre 2026.
La durée de vie du dispositif serait directement liée à la trajectoire des finances publiques. Dans ce contexte, l’administration fiscale pourrait annoncer un renforcement des contrôles et des pénalités en cas de sous‑estimation volontaire, ce qui inciterait les contribuables concernés à fiabiliser leurs simulations et à documenter soigneusement leurs hypothèses de revenus et de retraitements.
Les maîtres-mots : anticiper, simuler, documenter
La CDHR vient s’ajouter aux prélèvements existants et peut représenter une charge importante pour les foyers aux revenus élevés, en particulier lorsque ceux‑ci proviennent majoritairement de revenus mobiliers taxés au PFU et se combinent avec d’autres dispositifs comme le plafonnement de l’IFI. Dans ce contexte, l’enjeu n’est pas seulement de « subir » la contribution, mais de l’intégrer dans une vision patrimoniale globale pour mesurer son impact réel sur votre fiscalité et votre trésorerie.
Face à un dispositif techniquement complexe (revenus exceptionnels, sorties en capital de produits de retraite, interaction avec le plafonnement global des niches fiscales, etc.), il devient essentiel d’anticiper vos flux de revenus, de simuler régulièrement votre situation et de respecter strictement les échéances d’acompte afin d’éviter majorations et intérêts de retard. L’objectif est de sécuriser vos choix.
Être entouré de professionnels compétents est essentiel pour naviguer sereinement dans la CDHR. Cet accompagnement peut devenir un véritable levier décisif pour sécuriser vos calculs, respecter vos obligations et intégrer cette contribution dans une stratégie patrimoniale cohérente et durable.
Anticipez sereinement la CDHR grâce à Valoris Patrimoine
La Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus peut fortement impacter votre fiscalité et votre trésorerie, surtout si vos revenus incluent des dividendes, des plus-values ou des revenus exceptionnels. Nos conseillers en gestion patrimoniale vous aident à fiabiliser vos simulations, sécuriser votre estimation d’acompte et intégrer cette contribution dans une stratégie fiscale cohérente.
Vous souhaitez éviter les majorations, optimiser vos choix et préparer efficacement vos échéances de fin d’année ?
Contactez-nous dès aujourd’hui pour un rendez-vous personnalisé et découvrez comment une approche patrimoniale globale peut transformer cette obligation fiscale en véritable levier de décision.

