La complainte centrale, sur toutes les lèvres des acteurs économiques et politiques, est comment vont évoluer les taux d’intérêts ?

 Car nous sommes maintenant pris par une vague, puissante, qui a dépassé les digues, déjoué les scénarios des économistes et des banquiers centraux, et mis en pression inflationniste nos économies biberonnées par de l’argent sans prix…

Cette lame de fond va encore pour quelque temps dicter les comportements des épargnants, des marchés financiers et immobiliers pour les mois à venir.

Mais faisons un peu d’histoire. Le terme inflation provient du latin, « inflatio » signifiant gonflement, dilatation, est issu du verbe « flare » qui signifie souffler.

Mis à part certaines périodes durant lesquelles se sont manifestées de fortes variations de prix, qui ont toujours fini par s’assagir, l'inflation est un phénomène récent. De façon générale, pour les quatre pays que sont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, l'inflation s'est maintenue à un taux moyen de 0,2 % à -0,3 % par an pour la période 1700 à 1913, d’après Piketty.

De la Première Guerre mondiale jusqu’en 1950, la France connaît une inflation moyenne de 13 % par an. Les prix sont multipliés par 100 ! Les deux guerres ont provoqué cette séquence de fièvre. Pour la période 1950 - 1970, elle s'est située en moyenne entre 2 % et 6 % par an. Elle est marquée à nouveau par une hausse pour la période 1970 - 1990 allant jusqu'à 8 % par an. Enfin les années 1990 à 2012 voient l'inflation refluer à un taux moyen de 2 % par an, pour perdurer à des niveaux très faibles jusqu’en 2021.

Mais depuis le dentifrice est sorti du tube !

Cette nouvelle donne pour nos finances collectives entraîne des conséquences pour l’épargne. Rémunération courte via les livrets, comptes à terme, fonds euros des compagnies d’assurances, fonds obligataires, SCPI, immobilier résidentiel… Tous les actifs subissent cet éléphant dans un magasin de porcelaine.

La question serait de connaître la suite ? Quel pouvoir que de prédire demain…

Si les taux continuent dans ce tunnel, voire sensiblement haussier à court terme, mais que dans un ou deux ans ils s’estompent, tout ira bien en somme ! Un peu de Doliprane et de repos suffiront à faire baisser la fièvre. L’immobilier, baissier par poches géographiques, et en ordre dispersé, cherchera un nouveau souffle. L’épargne, trouvera des solutions plus rentables à court terme, avant de reprendre un nouveau cycle.

Il nous semble sage de continuer à vous éclairer sur les choix passés. Mais il convient également de temporiser, de diversifier les risques en réallouant certaines poches, en ciblant bien l’horizon de temps des placements, car il s’agit surtout d’un cycle passager. Souvent le temps gomme les mouvements chaotiques.