Nous étions en train de prendre notre plume pour écrire un « banal » édito semestriel mi-février, mais c’était avant, avant le 24 février. Depuis, l’intolérable se déroule devant nos yeux. Depuis, l’impensable, bercés que nous étions par 70 ans de paix en Europe, arrive.

L’ours russe s’abat sur l’Ukraine. Il est difficile d’écarter les conséquences humaines et sa cohorte de drames, d’un revers de main. Cependant il nous appartient de tenter de cerner les enjeux, si tenté qu’au moment où cette news letter vous parviendra, l’histoire n’ait pas basculé.

L’ours, malgré sa dimension imposante, n’est finalement qu’un nain sur le plan économique mondial. La Russie pèse moins que la Belgique et les Pays Bas réunis, moins que l’Espagne… moins que… Mais terriblement plus dans sa capacité de nuisance militaire. La Russie n’est rien pour les Etats-Unis au point de vue du PIB, certes un peu plus vis-à-vis de l’Europe, mais surtout autour du gaz, du pétrole et des matières premières. La vodka polonaise semble de meilleure qualité. Alors cette guerre va amputer un peu le PIB mondial mais de manière mesurée. Encore faut-il en rester là !

Le dragon, la Chine, a posé sa griffe sur la tête de l’ours. Poutine s’est vendu au dragon. Il n’avait d’autre choix. Qui prendra son gaz ? Massivement ? Qui lui permet des débouchés financiers ou économiques pour palier son tempérament va-t’en guerre ? La Chine. Le Dragon. Selon l'astrologie chinoise, 2022 est placée sous le signe du Tigre d'Eau, un animal qui symbolise l'indépendance et le courage. Intuitif et tourné vers la famille, le Tigre agit avec prudence et ne flanche pas, même face aux évènements difficiles. Il est clair que la Chine a avancé ses pions sans coût politique dans cette affaire, avec en clair-obscur la domination du monde devant les Américains. Sauront-ils cependant calmer l’ours ? Ou profiteront-ils du momentum pour avancer vers les sécessionnistes infidèles à la patrie, ou au parti ?

Le serpent, de l’inflation, a ressurgi à la faveur de la réouverture des économies. Les banques centrales ont d’abord pris le serpent pour un bâton, tordu, inoffensif. Plus les semaines avancent et moins ce dernier ne ressemble à un bâton. Il est autonome et s’autoentretient ! Quelles sont ses limites, quelle est sa vivacité ? Il est clair que la situation européenne aura un impact inflationniste supplémentaire sur le marché de l’énergie.

Cette ménagerie, nous rappelle que nous vivons par certains aspects dans un cirque ou l’instinct animal n’est parfois que policé sous un visage impassible. L’économie et la finance sont liées inextricablement aux actions et au destin des hommes mais également à ceux d’entre eux qui déraisonnent.

Nous terminerons par ceci, toute notre équipe sera solidement à vos cotés cette année encore pour tenter d’apporter du sens à votre épargne.